L’émulation bat son plein en cet été 1849 et le vieux fort de Zanzibar, d’habitude si tranquille, semble devenu, en ce jour, le centre du monde. Depuis l’arrivée des délégations des grandes puissances occidentales, ce lieu tant pittoresque que mythique reflète, mieux que jamais, les valeurs, espoirs et duperies de toute une époque.

Jadis, havre de départ des grandes expéditions transafricaines, Zanzibar est devenu, sans doute inconsciemment, l’unique lieu partagé de tous, sans qu’aucun n’osât prétendre jamais se l’approprier.

 

Voici ce qu’Henry Morton Stanley argua, lorsqu’il convia diverses ambassades à l’y rejoindre. Le célèbre explorateur de retour d’Afrique, lors d’une de ses fameuses conférences, émit tantôt comme postulat que, la plus belle conquête qu’un pays civilisé se pourrait de faire, serait celle de poser le pied sur le dernier espace vierge connu à ce jour…

L’invulnérable Antarctique.

Depuis, la Terre ne semble tourner que pour assouvir cette idée folle et chaque pays, Fors l’Honneur et l’Ambition, est prêt à tous les sacrifices, afin de planter l’exubérant étendard de la gloire, sur l’austère sol de ce continent de glace…